lunes, 3 de diciembre de 2007

Le ciel est, par-dessus le toit

Le ciel est, par-dessus le toit Paul Verlaine

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si beau, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte,
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

-Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse?

Paul Verlaine appartient au XIXe siècle. Il a été lié au SYMBOLISME, avec d’autres auteurs comme Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud.

Le poème Le ciel est par-dessus le toit fait partie de Sagesse, publié en 1881

Verlaine a composé ce poème lorsqu’il était en prison en Belgique, avant d’être transferé à Mans.

Quel est le sujet du poème ?

Le « je » du poème, qui est enfermé, exprime les sentiments et les sensations qu’il éprouve par rapport aux sons qu’il aperçoit d’ailleurs et aux éléments qu’il peut voir probablement par une petite lucarne. Ce personnage enfermé parle du ciel, d’un arbre, d’une cloche, et d’un oiseau. Puis il affirme de pouvoir distinguer le « paisible rumeur » provenant de la ville. Finalement, on pourrait considérer la dernière strophe soit comme un monologue intérieur du « je » où la voix de la conscience le fait se lamenter et se reprocher d’avoir mal profité de sa jeunesse, soit comme une réponse de Dieu à son cri de désespoir.

Quelle a été l’intention de l’auteur au moment d’écrire le poème ?

L’auteur a probablement voulu exprimer ses remords par rapport à sa vie passée, ainsi que ses aspirations à la liberté. Il y a aussi un air de nostalgie qui marque tout le poème.

Comment se présente le mouvement des idées ? (ou quel est le plan du texte ?)

D’abord, l’auteur décrit des éléments qu’il peut discerner possiblement à travers une petite lucarne depuis sa cellule. Ensuite, il parle des décors qu’il peut entendre : une cloche qui tinte, et un oiseau qui chante plaintivement. Puis, l’auteur s’adresse à Dieu et distingue les paisibles rumeurs de la ville, ce qui lui rappelle que la vraie vie est ailleurs. Finalement, la quatrième strophe semble une réplique dans un dialogue. L’auteur pourrait être en train de lancer un cri de reproche envers lui-même à cause des mauvaises actions commises pendant sa jeunesse.


Quels thèmes sont aussi traités dans le poème ?

La croyance en Dieu, la liberté, les remords et le reproche, la tristesse, la dépression et le désespoir se trouvent parmi les thèmes traités dans le poème.

Forme

Comment le poète dépouille-t-il son texte ?

Il faut dire que ce poème doit être étudié en prenant compte des événements qui ont marqué la vie du poète au temps où il l’a écrit. En effet, on peut imaginer que le protagoniste du poème est renfermé parce qu’il parle de choses très communes à la vie quotidienne comme le ciel, un arbre, une cloche, et un oiseau comme si elles étaient très éloignées et difficiles à atteindre. De même, le ciel et l’oiseau peuvent être pris comme des symboles de la liberté qui a été dépouillée au prisonnier. Finalement, par le cri du protagoniste et son appel à Dieu, on peut déduire qu’en plus il songe à récupérer la possibilité d’apprécier ces éléments. Alors, après qu’on a fait toutes ces hypothèses, si on se renseigne sur la vie de Paul Verlaine, on pourra bien les confirmer et constater que le poète parle de lui-même, lors de sa vie en prison.

Comment le poète enrichit-il son texte ? (ou Quelles sont les qualités formelles du poème ? Par exemple : figures, versification).

Ce poème est composé para quatre strophes à quatre vers chacune. Quant à la versification, on distingue de la rime croisée et un patron de mesure des vers de 8 -4-8-4. L’enrichissement du texte est réalisé à l’aide de figures littéraires, dont la personnification prédomine. Par exemple, « le ciel qui est calme » (vers 1-2), l’arbre qui berce sa palme (vers 3-4), la cloche qui tinte doucement (5-6) et l’oiseau qui se plaint (7-8) constituent des exemples de personnification. De même, la sonorité est particulière : parmi les rimes, on retrouve les sons /wa/ au vers 1, 3, 5 et 7, c’est-à-dire, à l’intérieur des strophes I et II. Ensuite, dans la strophe III, la rime croisée entre les vers 9 et 11 comporte les sons /la/. Finalement, la rime croisée de la dernière strophe combine les sons présentés dans les strophes précédentes et comporte ainsi les sons /(v)wala/. Ceci est particulier et pourrait renforcer ou dénoter l’aboutissement du poème, qui serait la plainte ou le cri de désespoir du poète emprisonné.


Strophe 1

1. Quels sont les éléments du décor ?

Les éléments du décor sont le ciel, un arbre et sa palme.

2. Relevez les répétitions : de mots, de rythme, de sonorités. Quel est l’effet produit ?

Répétition de mots : « Par-dessus le toit », vers 1, 3

« Qu’on voit », vers 5, 7

« Mon Dieu », vers 9

« Là », vers 9, 11

« Toi que voilà », vers 13, 15

Répétition de rythme : vers 1 et 3, vers 5

Répétition de sonorités : sons wa et la.


Strophe 2

1. Quels éléments nouveaux introduit la strophe 2 ?

La strophe 2 introduit une cloche et un oiseau, et son chant plaintif comme de nouveaux éléments.


2. Quelle remarque pouvez-vous faire sur le rythme des vers 5 et 7 ? (Comparez-le avec celui des vers 1 et 3).

On constate qu’il y a une pause après « la cloche », comme aux vers 1 et 3, mais au vers 7, il n’y en a aucune. C’est ainsi que le poète veux insister sur l’importance du ciel, de l’arbre et de la cloche, en les mettant en tête du vers et en les séparant au moyen d’un virgule. Au vers 7, on pourrait dire que le poète veut plutôt mettre en valeur le chant de l’oiseau, de sorte qu’il ne met pas de pause après « un oiseau ».

3. Que symbolise l’oiseau pour l’homme emprisonné ?

Un oiseau représente la liberté pour l’homme emprisonné. Il s’agit d’un animal qui peut voler et qui a de la liberté pour se déplacer à sa guise.

Strophe 3

1. « Mon Dieu, mon Dieu… » Comment comprenez-vous cette exclamation précédant cette évidence : « la vie est là » ?

À ce point, les remords et la nostalgie d’une personne qui a été dépouillée de sa liberté deviennent plus évidents. Il y a une évocation de Dieu et l’auteur s’adresse à Dieu et affirme que la « vie est là », c’est-à-dire, en dehors de la cellule dans laquelle il est enfermé. Ceci montre son désespoir et son pessimisme.

2. De quelle « rumeur » parle-t-on aux vers 11 et 12 ?

On parle de la rumeur qui provient de la vie en ville. Cette rumeur comprend les voix des personnes, les sons en général, la musique, etc.


Strophe 4

1. A qui le poète s’adresse-t-il ? (vers 13)

Le poète s’adresse probablement à lui-même. On pourrait dire qu’il s’agit d’un cri de remords, d’un reproche que le poète se fait à soi-même.

2. Quel est l’effet produit par les répétitions (vers 13 et 15) ?

Ces répétitions renforcent le sentiment de culpabilité éprouvé par le prisonnier. Il se reproche « ce qu’il a fait », c’est-à-dire, ces actions passées ; il pleure sans cesse et insiste sur l’idée d’une jeunesse perdue, « gaspillée ».

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